Georges Jouve (1910- 1964)

À l’école Boulle, Georges Jouve a découvert les techniques exigeantes des métiers d’arts. À l’académie de la Grande Chaumière, à l’Académie Jullian, il a trouvé l’aisance et les moyens d’épanouir sa personnalité. La guerre éclate. Prisonnier dans un camp, Jouve dessine des hommes aux mains tendues et signe Apollon. Réfugié à Dieulefit auprès de sa femme Jacqueline, il redécouvre la vie, la magie du travail de la terre, et devient potier. L’aventure commence. Au lendemain de la guerre, à Paris, il participe pleinement d’un grand élan créateur qui réunit des personnalités très diverses unies par l’estime réciproque et l’amitié. Rue de la Tombe-Issoire, il reçoit Pouchol, Deswane, Arbus, Adnet… Il maîtrise chaque jour davantage son art au caractère volontairement humanisé, « dont chaque fragment accuse la raison, organise l’espace », et où l’humour se marie à la douceur. Son exigence, voire sa dureté, à l’égard de ses élèves, est de celle qu’impose la nécessité d’accomplissement.

La réputation de Jouve était grande, tant fascinait sa personnalité et la maîtrise de son art. En mars 1964 la maladie a mis un terme à son aventure. Mais sa céramique est à jamais porteuse des recherches, des souffrances et des joies d’un artiste qui a si bien incarné le grand élan du style 50.

 

Patrick Favardin, Le Style 50 Un Moment De L’Art Français.

Éditions Sous Le Vent. Paris. 1987.