Exposition: Charlotte Perriand x les Arcs.

« Je prônais comme toujours l’intégration: architecture-équipement-environnement, mettant en valeur une volumétrie intérieure faite d’harmonie, en rapport avec le paysage de la montagne, toujours présente, superbe. » Ch.P.

 

Au début des années 60, Robert Blanc, le berger présente le site des Arcs à Roger Godino jeune manager en développement.

Godino retrouve son ancien camarade de lycée de Chambéry Gaston Regairaz qui fait partie de l’Atelier d’Architecture en Montagne avec Guy Rey Millet et Denys Pradelle le fondateur.

C’est ce dernier qui va suggérer à Godino d’intégrer Charlotte Perriand à l’équipe, en 1967. Elle a 64 ans.

L’ouverture de la résidence et de l’hôtel des trois arcs, à Arc 1600 est déjà prévue pour Noël 1968.

Il y avait urgence. Charlotte propose alors à Gaston Regairaz de modifier légèrement les façades, de telles sortes que les balcons extérieurs se prolongent à l’intérieur pour former une banquette composée de lattes de bois. Regairaz, attentif à toute amélioration, accepta avec enthousiasme. Roger Godino exigera l’ouverture d’une nouvelle résidence à chaque noël.

Pour la suite Charlotte complétera l’équipe avec Tavès, Robutato et Pierre Faucheux ( 3 anciens de l’atelier de Le Corbusier) puis Jean Prouvé, Bernard Taillefer.

Ils seront les Pionniers d’Arcs 1600, avec des résidences à l’architecture incroyable et une intégration parfaite dans la nature, au pied de l’aiguille rouge.

Une implantation des bâtiments sans vis à vis pour que chacun puisse avoir un rapport direct avec l’environnement extérieur blanc l’hiver et vert l’été. Une inscription dans la pente pour limiter l’impact visuel, des terrasses décalées afin de limiter l’ombre portée au niveau inférieur, des toitures à pentes inversées qui retiennent la neige. Une station sans voiture avec aménagement des parkings en dehors des zones d’habitat.

 » Il fallait densifier, définir la plus petite trame compatible avec la plus grande profondeur. Il fallait normaliser sanitaires, plans de cuisson, rangements, et réduire le temps de pose sur le chantier. Sublimer l’organisation de l’espace de vie et l’espace visuel dans une cellule de quatre lits de moins de 30 mètres carrés… Il fallait tout prévoir: programme moderne et véritable défi ». Charlotte Perriand « un art de vivre ».

A l’intérieur des studios, elle compose des aménagements qui associent luxe et dépouillement avec un mobilier intégré, des sanitaires compacts, des coursives collectives aux dimensions généreuses accédant directement aux pistes. Elle les décline tous différemment. Son inventivité est sans limite. Notamment sa salle de bain préfabriquée, assemblée en usine avec une mise en place simple et rapide. Sa cuisine ouverte déjà dessinée dans les années 47, pour la cité radieuse de Le Corbusier (non retenue), qu’elle intégrera enfin dans tous les appartements des arcs. Tous les aménagements intérieurs sont simplifiés avec un maximum d’automatisation pour simplifier les servitudes ménagères. Cela parait si commun aujourd’hui mais à l’époque c’était quasiment inconcevable.

Pour Charlotte Perriand, Les Arcs seront la synthèse de tout son travail, recherches, expériences depuis 1927 avec l’atelier de Le Corbusier (elle utilisera le nombre d’or de lecorbu pour les arcs) et Jeanneret, la montagne (séjours, été comme hiver) puis le Japon, le Brésil, les cités universitaires de Paris… Et évidemment ses amis Herbst, Sognot, Fernand Léger, Blanchon, Sori Yanagi, Emile Allais, James Couttet, Killy…

50 ans après la modernité du site et des résidences est intacte et le domaine skiable mondialement connu.

Quelques dates:

1968:

Résidences et hôtel des trois arcs, l’aam, Perriand , Taves.

La coupole, Pierre Faucheux.

1969:

Résidence de la cascade, Guy Rey Millet, Perriand.

La rive « banane », Taillefer

1970-1971:

Versant sud Adret, Regairaz, Perriand.

La cachette, cascade, place du soleil, raccord rive et cachette…

1970-1974

Sud adret, cachette circulation etc…

Dès 1972: Arc 1800.

1974: hotel du golf, Bellecôte, miravidi, lauzières, 1975: belles challes, 1978: la nova, 1979 pierra menta, 1986 mirantin, archeboc, vogel, aiguilles grives 1…

Exposition du 14 décembre 2018 au 25 février 2019, stand 232 allée 6. Paul Bert.

Exposition du 1 novembre 2019 au 1 janvier 2020, stand 87 allée 6. Paul Bert.

Exposition du 5 décembre 2020 au 28 février 2021, stand 87 allée 6. Paul Bert.

A cette exposition s’ajoute une sélection de photographies inédites de la Maison japonaise, réalisée par Charlotte Perriand au salon des arts ménagers en 1957 au Grand Palais.

Les tirages argentiques sont réalisés par Diamantino Quintas. (Diamantino Labo Photo) Paris.

Photographies de Gaston Karquel, archives d’un particulier en association avec Maison Verrsen.