Charlotte Perriand (1903-1999)

Née en 1903, Charlotte Perriand est admise à l’Ecole de l’Union Centrale des Arts Décoratifs en 1920. Après avoir participé à l’exposition de 1925 et au Salon des Arts Décoratifs de 1926, elle rompt totalement avec une esthétique conventionnelle en présentant l’année suivante un « bar sous le toit » en acier chromé et en aluminium anodisé. Le succès est immédiat, sa voie trouvée: elle entre dans l’atelier de Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Désormais son aventure coïncide avec celle du mouvement moderne et, en 1929, elle joue un rôle actif dans la fondation de l’Union des Artistes Modernes. Moins formaliste que les membres du Bauhaus, elle confère à ses réalisations une dimension plus humaine par l’utilisation souple des matériaux, par l’intégration de blocs de pierre, de galets ou de branches d’arbre dont la beauté lui semble correspondre à une vérité organique autant que fonctionnelle. Une mission au Japon lui permet de vérifier et de développer ses idées: jonction avec la nature, normalisation des éléments, intégration de l’équipement, mobilier réduit au minimum. Formée à l’école moderne, enrichie par un rapport privilégié avec la nature, confirmée dans ses options par son séjour au Japon, Charlotte Perriand développe depuis la guerre un style pur, puissant et humaniste.

 

Patrick FAVARDIN. LE STYLE 50 UN MOMENT DE L’ART FRANÇAIS. 

Édition Sous Le Vent, Paris 1987.

Textes de Guillemette Delaporte et Gérard Xuriguera.